Stéphane Chenudieras
Publié le 30/10/2022
Tombé dans la marmite du football quand il était petit, Stéphane Chenudieras montre un attachement tout particulier depuis 48 ans à son club de Barbezieux, aujourd’hui devenu l’Alliance Foot 3B.
Comment expliquez-vous cette fidélité sans faille à votre club ?
Stéphane CHENUDIERAS : Je suis un enfant de Barbezieux, j’ai toujours baigné dans le monde du football et à l’époque c’était le foot ou rien. J’ai été élevé dans une famille de sportifs. Mon père a fait partie du club, j’ai toujours vu ma grand-mère au stade, et encore aujourd’hui ma mère. J’ai pris ma première licence quand je devais avoir 6 ans et je n’ai jamais imaginé quitter ce club. J’ai arrêté de jouer en juin dernier.
A quel âge avez-vous eu l’idée de devenir bénévole ?
Stéphane CHENUDIERAS : J’ai décidé de prendre ma première licence de dirigeant à 20 ans pour faire partie du bureau sans avoir au début une vraie tâche définie mais pour aider lors des manifestations et apprendre aux côtés des autres.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous investir ?
Stéphane CHENUDIERAS : Quand on a quitté la compétition régionale, la plupart des cadres sont partis, donc je me suis dit « j’y vais » en compagnie d’anciens dirigeants, un peu par dépit, pas vraiment par passion mais surtout par amour pour le club pour qu’il continue à vivre.
Avez-vous suivi des formations ?
Stéphane CHENUDIERAS : A la base j’ai suivi une formation de Sport Etude Hand. J’ai passé également un Brevet d’état 1er degré afin d’encadrer des équipes seniors. À ce sujet, je tenais à dire qu’il ne faut pas oublier les derniers échelons du football qui possèdent notre vivier de jeunes, qui les forment et dans lequel on puise après. On finit la formation mais il faut saluer tout le très bon boulot qui a été fait avant par des éducateurs diplômés ou pas d’ailleurs, car il n’est pas toujours aisé de consacrer du temps pour se former.
Quelle est votre fonction aujourd’hui ?
Stéphane CHENUDIERAS : Après avoir occupé pendant 4-5 ans le poste de président (ce qui est le moins demandé), j’ai laissé la place en 2016 lors des 100 ans du club à Xavier Fornel qui possédait les compétences pour prendre la relève. J’ai pris en charge depuis, le secrétariat.
Est-ce que c’est compliqué d’accepter de prendre des responsabilités ?
Stéphane CHENUDIERAS : Vous savez on apprend déjà à être responsable quand on devient père de famille et professionnellement j’occupe aussi un poste de responsable. Cependant je n’aurais pas pu être président sans un bon vice-président, des responsables de manifestations et sans être entouré de personnes qui n’allaient pas me faire défaut. Il faut savoir qu’on passe 90 % de son temps à résoudre des problèmes. Sans compter sur les autres ce ne serait pas possible d’assumer tout seul. J’ai une profession assez prenante et je tiens à me réserver du temps en famille.
En 48 ans quelle évolution avez-vous constatée ?
Stéphane CHENUDIERAS : Depuis une dizaine d’années, l’état d’esprit a changé. A 20 ans, de nos jours on ne s’investit plus comme j’ai pu le faire. A cet âge-là, ils viennent jouer et puis ils s’en vont. On est obligé de retenir les anciens dirigeants qui finissent par se lasser faute de relève. Sur 60-70 seniors nous n’avons pas trop de soucis mais certains jouent à la carte et ne se rendent pas compte qu’ils pénalisent le groupe. Cela devient difficile de devoir faire de l’assistanat.. Je plains parfois aussi les éducateurs qui doivent gérer leurs joueurs et à la fois autant de parents qui représentent autant d’éducateurs potentiels. Heureusement il y a aussi des satisfactions comme la chance d’avoir des joueurs qui ont à leur tour des enfants et qui aident, qui semblent avoir la fibre bénévole.
De quoi êtes-vous le plus fier ?
Stéphane CHENUDIERAS : D’avoir fait venir les Girondins de Bordeaux à Barbezieux. On a commencé à organiser un match U14-U15 entre les Girondins et Nantes en offrant le bus à Nantes. Puis ce fut le tour de faire venir une sélection d’ex-pros des Girondins de Bordeaux, puis l’équipe B. Enfin on a organisé un match de pré-saison en juillet 2008 qui a mobilisé 100 bénévoles avec un public de 3300 personnes, sachant que les Girondins de Bordeaux ont remporté cette saison-là, le titre de Champions de France avec pour la première fois Laurent Blanc. En récompense, une sélection de U15 de Barbezieux a été choisie pour être ramasseurs de balles lors d’un match BORDEAUX-LYON.
Bien que la tâche soit rude parfois, qu’est-ce que le bénévolat vous apporte ?
Stéphane CHENUDIERAS : C’est une super expérience très enrichissante qui m’a servi professionnellement. Le club m’a même permis de trouver du travail. Quand je m’investis, je m’investis. Avec moi, c’est carré, j’applique le principe « action/réaction », « je gère » comme on se plait à me surnommer avec gentillesse. Je délègue, je contrôle et si tout est ok, alors je délègue complètement. Il faut être acteur de sa vie et non spectateur. C’est un loisir, il faut que ce soit du plaisir et que cela le reste. Je n’attends ni récompense ni médaille, tout le monde apporte sa pierre à l’édifice à sa façon.
Reportage réalisé par Isabelle Bonneau
Animatrice de la commission
« Valorisation de l’engagement bénévole »