HONNEUR au bénévole du mois
Publié le 29/06/2024
Quand Football rime avec poésie à l’US ANAIS… ou l’histoire d’une vie dévouée au bénévolat, celle de Jean-Loup BERNARD, Jeannot pour les intimes, qui à l’aube de ses 79 ans, continue à semer de-ci, de-là, quelques vers de poésie au gré de son inspiration, pour le plus grand bonheur de tous.
La vie ne vous destinait pas vraiment à évoluer dans le milieu du Football ?
Jean-Loup BERNARD : Non en effet. A 15 ans mes parents m’ont envoyé en apprentissage en cuisine tout d’abord dans l’Yonne puis à Paris. J’ai arrêté, cela ne me plaisait pas du tout puis j’ai même tenté une petite carrière de chanteur. Enfin dix ans plus tard, en juin 1970, je suis revenu en Charente et j’ai cherché du travail.
Qui vous a fait découvrir le Football ?
Jean-Loup BERNARD : Quand j’étais à Paris, j’avais pratiqué le Karaté. Alors le Foot je n’y connaissais rien du tout. Enfant, on s’amusait à donner quelques coups de « bots » (sabots) dans le ballon et c’était tout. Mais mon petit frère, lui, était un très bon joueur, il a joué à Champniers, et aussi à Leroy. J’ai donc pris une licence de dirigeant à Champniers pour l’accompagner et donner un coup de main là où il y avait besoin.
C’est alors que vous avez attrapé le virus du bénévolat ?
Jean-Loup BERNARD : En plus de soigneur, je suis devenu arbitre capacitaire durant 8 ans à Champniers (Gérard Migné m’a enseigné l’arbitrage), puis secrétaire durant 5 ans à Brie. Enfin un ancien joueur de Champniers est revenu nous chercher. Mon frère est devenu coach et moi secrétaire. On a créé un nouveau club le TUC (Trait d’Union Champniers) qui a existé pendant 3 ans, de 1989 à 1991. Mais nous n’avions pas de terrain. Après avoir occupé les installations de Villejoubert pendant une saison, c’est le club d’Anais qui nous a prêté son terrain.
Ce fût le début d’une belle histoire avec le club d’Anais ?
Jean-Loup BERNARD : Oui tout à fait. Le TUC ayant mis fin à ses activités, j’ai souhaité remercier le club d’Anais. J’ai décidé de m’y investir comme secrétaire, sous la présidence de Patrick Dumas qui fût remplacé par la suite par Jean-Charles Guiguen. Aujourd’hui je suis vice-président aux côtés d’Alain Morisson et c’est un poste que j’occupe depuis une quinzaine d’années. J’ai fait aussi la touche et le soigneur et maintenant j’ai en charge le lavage des maillots.
Durant toutes ces années, vous avez toujours eu à cœur d’être soigneur ?
Jean-Loup BERNARD : C’est en effet quelque chose qui m’a toujours plu. Quand les gens souffrent, j’aime leur apporter de l’aide. Il se trouve que j’ai passé un brevet de secouriste pour le travail et pour ce faire, j’ai suivi une formation tous les samedis auprès d’une doctoresse, médecin du travail. Comme cela me plaisait beaucoup, elle m’a appris plusieurs autres techniques de soins que j’ai mis à profit pour soigner les blessures des joueurs.
En définitive vous n’avez jamais joué au Football ?
Jean-Loup BERNARD : Si j’ai signé une licence à 34 ans, vous savez quand les autres arrêtent en principe et j’ai joué pendant 10 ans à Champniers et Brie mais je n’étais pas du tout un bon joueur.
Le bénévolat, c’est indispensable dans votre vie ?
Jean-Loup BERNARD : Oui si on le fait c’est qu’on le veut bien et cela me manquerait. Mon frère m’a déjà dit d’arrêter mais je vis seul et qu’est-ce que je ferais de mes journées ? Et puis j’ai tous mes amis au club que je souhaiterais également mettre à l’honneur comme mon ami « Doudou » Dominique Jasmin qui est tellement serviable lui aussi. Sans oublier mon duo aux frites avec JC…
Dans un monde où la violence s’est invitée, y a-t-il encore un peu de place pour la poésie ?
Jean-Loup BERNARD : J’ai fait du théâtre, j’ai toujours aimé écrire des contes, des poèmes et j’ai fait rimer Football avec poésie. D’ailleurs Maurice Brachet m’avait surnommé « Le Poète ». Chaque année j’ai plaisir à écrire un petit poème que je leur lis pour l’Assemblée Générale. Cette année, j’en ai écrit deux, un sur le Maquis et un autre qui relate la saison passée, je parle des joueurs, de l’ambiance. J’aime à les comparer à des guerriers et à des chevaliers. Les joueurs sont curieux et attendent pour savoir si je les cite. Ils sont gentils avec moi.
Nous feriez-vous profiter de quelques vers pour que s’achève la saison tout en douceur et en beauté ?
« Voilà ! Mes amis une page se tourne, encore une saison qui va se terminer sans flonflon, sans tambour ni trompette. Une saison qui ne nous aura épargnée nulle grâce en vérité : avec ses revers et aléas de la vie pour certains d’entre nous, ses joies, ses plaisirs ou ses blessures.
Alors, il est doux et réconfortant de se retrouver au sein de la famille qui est le club de foot d’Anais, qui se love dans son cocon de verdure et qui a pour fond sonore le chant des oiseaux et le murmure de l’onde du ruisseau.
Rappelez-vous ! Cela fait un bout de temps, quand pour la première fois vous avez foulé la pelouse verte fleurie de pâquerettes, à cet instant que sont les sentiments qui vous ont envahis ? Vous souvenez vous de cette boule au ventre ? Nous avons ensemble partagé vos frissons lors de vos chevauchées fantastiques, de vos combats épiques et puissants.
Rappelez-vous, lorsque vous partiez à l’abordage de vos adversaires la tête haute, mais aussi lors des matchs perdus, quand vous piquiez du nez, des abeilles dans la tête. Des matchs perdus mais qui restent beaux.
Souvenez-vous les ‘’ Guigui, Erwan, Jo, Gaëtan, Damien’’ et vos copains de ces instants qui s’accrochent à nos mémoires, des veillées parfois au bord de l’aube pour partager l’amitié, de temps en temps peut être un mot plus haut que l’autre, qu’importe le vent l’aura emporté sans remords.
Il nous plaisait aussi d’entendre les bravos que le public parfois nombreux nous adressait, montant de mille gorges déployées et qui s’envolaient par-delà les projecteurs pour retrouver la nuit et ses étoiles. ‘’Il vous faudra maintenant le remercier afin d’être plus près de lui’’
Rappelez-vous aussi lors des évènements extra sportifs, des efforts de chacun d’entre nous, afin de faire vivre et revivre ces journées d’allégresse mais combien prenantes.
Souviens-toi copain, de ton aide si précieuse, de ton club de foot, notre club à tous. C’est cela le partage et l’amitié.
Permettez-moi de vous dire, qu’avec un petit brin de discipline et un petit bout d’entrain à venir aux entraînements donnés sans compter par Seb pour une prochaine montée. Tu peux mieux faire !
Enfin c’est l’histoire et l’affaire des jours à venir, merci à vous ‘’branluchons’’, on s’aime !
Je termine et comment ne pas remercier Alain notre Président pour son sérieux, son travail quotidien, de sa présence et de son aura, ainsi que notre amie Nini qui n’arrête pas de chercher et trouver toujours quelque chose à faire. C’est un labeur qui reste caché dans l’ombre. Merci Nini, notre super intendante, pour permettre à notre club de mieux vivre et progresser.
Nous tous espérons la venue de nouveaux joueurs et ensemble pour de nouvelles aventures !
Allez l’Us Anais ! »
Reportage réalisé par Isabelle Bonneau
Animatrice de la commission
« Valorisation de l’engagement bénévole »