HONNEUR AU BENEVOLE DU MOIS

Publié le 26/10/2025

Passionné un jour…..passionné pour toujours, telle est l’histoire de ce jeune homme de 89 ans, Gérard GALLURET, toujours actif au sein de son club de cœur, le FC AUBETERRE et fier de l’être.

 Quand avez-vous foulé pour la première fois la pelouse du FC AUBETERRE ?

Gérard GALLURET : J’ai signé ma première licence le 1er août 1953 et j’ai toujours occupé le poste de gardien de but. C’est à croire que j’avais quelques qualités footballistiques car j’ai été surclassé à 17 ans et demi pour jouer en équipe 1. En 1961, je suis parti à l’armée et en 1963 j’ai été muté professionnellement au Mans. J’ai alors intégré l’équipe de l’US MANS en régional puis l’ASPTT LE MANS m’a repéré, recruté et j’y ai joué de 1964 à 1965.

En 1966, j’ai de nouveau été muté professionnellement sur Poitiers. Je me suis donc empressé de reprendre une licence à Aubeterre et pendant 32 ans, tous les week-ends je faisais la navette entre Poitiers et Aubeterre (330 km aller-retour).

 Qu’est-ce qui vous a motivé pour signer une licence en 1953 ?

Gérard GALLURET : A vrai dire il n’y avait pas grand-chose d’autre à proximité. Mes frères aussi ont tous fait du foot à Aubeterre. Le seul moyen de se déplacer, c’était le vélo et ensuite la mobylette. C’était le seul moyen de s’évader et le seul pour se distraire aussi, hormis le bal de la frairie. C’est à cette époque que la jeunesse se formait, le début de la vie, en sorte.

Sur le plan familial, tous ses kilomètres durant 32 ans, ce n’était pas trop compliqué à gérer ?

Gérard GALLURET : Mon épouse n’a jamais été très impliquée dans le football. Il a fallu faire des compromis, mais ça ne se discutait pas, c’était comme ça. J’ai eu deux enfants, une fille et un garçon. Ma fille n’a pas fait de foot, mon fils a fait de timides essais, j’ai compris qu’il ne fallait pas insister…. Il était déjà passionné de mécanique et l’est encore et c’est devenu un gros crack en moto.

Quelle a été la durée de votre carrière de footballeur et avez-vous pris des responsabilités au sein du club ?

Gérard GALLURET : J’ai arrêté de jouer en 1981, j’avais 45 ans. Ensuite en 82-83 j’ai intégré le bureau et j’ai été élu président en 1984, fonction que j’ai occupée jusqu’en 2001, date à laquelle je suis devenu maire de la commune jusqu’en 2013. Je suis malgré tout resté membre du bureau.

Entretemps en 1993, j’ai pris ma retraite et nous avons déménagé en Charente en 1994.

Que retenez-vous de votre fonction de président ?

Gérard GALLURET : Beaucoup « d’emmerdes » mais beaucoup de satisfaction aussi. Ce fut beaucoup de plaisir, d’amitié, de reconnaissance des joueurs pour lesquels j’ai été tantôt le papa tantôt le papi.

Fier également, alors que l’équipe était 9ème en D2 de les avoir menés au bout de quelques années en PL où ils sont restés pendant 4 ans puis en excellence pendant 10 ans.

Occupez-vous toujours une fonction au sein du club ?

Gérard GALLURET : Oui, je suis responsable de l’entretien du terrain et je prends mon tour également pour le traçage si besoin. J’ai à cœur de veiller sur l’état du terrain car lorsque j’étais président j’ai tout mis en œuvre pour y faire installer un système de drainage, l’arrosage intégré…

Au vu de ce grand attachement pour le club durant toutes ces années, vous considère-t-on comme « le Sage » ?

Gérard GALLURET : C’est un peu ça. Avant de prendre une décision, on me demande toujours ce que j’en pense, on en discute. Il est vrai que j’ai une grande expérience, j’ai vécu les joies mais aussi les moments plus tristes qui jalonnent la vie d’un club.

Y a-t-il un souvenir qui vous a le plus marqué ?

Gérard GALLURET : Tous les bons moments sont à prendre mais je me rappellerai toujours de ce dernier match contre Montmoreau, le jour de notre montée en Ligue, ce choc au milieu du terrain, couvert par les joueurs…

Quel est votre secret de longévité ?

Gérard GALLURET : Ne pas boire, ne pas fumer, dirais-je, adorer le sport (au-delà du foot, j’ai beaucoup aimé le cross et le vélo) et avoir un bon équilibre familial surtout.

Ma philosophie c’est de se contenter de petits plaisirs simples qui n’ont pas besoin d’être onéreux, c’est ça le vrai plaisir. Alors que je me remets d’un petit souci de santé, beaucoup de personnes ont pris de mes nouvelles, sont venues me rendre visite, c’est un tel plaisir de ne pas se sentir oublié.

J’ai conscience qu’il me reste moins d’années à vivre au sein de mon club que j’en ai vécues, mais c’est certain on me poussera jusqu’au bout.

Reportage réalisé par Isabelle Bonneau,

Animatrice de la Commission Valorisation de l’Engagement Bénévole

 

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