HONNEUR AU BENEVOLE DU MOIS
Publié le 19/12/2024
A l’approche de Noël, et si on vous contait la douce histoire d’un homme fidèle et serviable, Yves PEYRAUD et de ses inséparables copains, unis pour la vie, unis pour un même club, que dis-je une même famille, le F.C NERSAC où les valeurs se transmettent de père en fils depuis toujours.
En 1968, vous aviez à peine 12 ans, Christian Ré surgit dans votre vie et celle des jeunes de la commune ?
Yves PEYRAUD : A cette époque, le club n’était pas très bien fréquenté et c’est alors que Christian Ré a pris la présidence du club. Il a réquisitionné tous les jeunes de la commune qui comptait 2500 habitants, pour jouer au football. Moi, j’habitais à 150 m du stade, on tapait dans la balle le soir, il n’y avait pas de télévision. J’ai commencé en Minimes et à 18 ans en 1974-1975 j’ai intégré l’équipe 1 en PL (actuelle R3). J’ai joué 3 ans en Ligue et à 35 ans j’ai décidé d’arrêter, le terme « vétéran » sur ma licence m’a mis un coup au moral (sourit-il). J’ai fait un break de 6-7 ans pour pratiquer le marathon.
Christian Ré a été un deuxième papa pour vous et tous ces jeunes ?
Yves PEYRAUD : Complétement. Il nous a éduqué, il s’est débrouillé pour trouver de l’argent et nous conduire dans les Pyrénées faire du ski car nous n’avions pas les moyens de partir en vacances. Il nous a même emmenés aux Jeux Olympiques à Munich en 1972. Après toutes ces années, on ne peut pas oublier ce qu’il a fait pour nous.
Plusieurs hommes ont compté dans votre vie, Henri MONTEIL en fait partie ?
Yves PEYRAUD : Oui c’était mon voisin et le premier dirigeant qui m’a encadré. Il avait à l’époque une Renault Dauphine et nous emmenait jouer et ne craignait pas de faire deux tours pour loger tout le monde, peu de personnes possédaient une voiture à l’époque.
A Nersac, la transmission de père en fils est de rigueur ?
Yves PEYRAUD : C’est en effet quelque chose que je considère presque comme unique. C’est l’ADN du club, un club familial où il règne une bonne ambiance, de bons moments de partage et cela a toujours existé. Dans la famille PEYRAUD, mon père n’a jamais joué mais il a été dirigeant, gérait les entrées, mes oncles ont joué, mes fils ont joué eux aussi. L’un est parti à Leroy pour jouer à un niveau supérieur mais il est revenu et l’autre a opté ensuite pour le rugby.
On nous a transmis, on a transmis à notre tour et aujourd’hui des jeunes de 17-18 ans encadrent des équipes et s’en occupent très bien. Le club est constitué de familles comme les CARDAILLAC ou les CHARRIER et ce depuis 1948. C’est pour cette raison que je suis un peu gêné d’être mis en avant même si j’en suis reconnaissant envers Cédric DUDOUIT, notre président et Samuel TEXIER, car nous formons toute une équipe et c’est elle qui mérite d’être mise à l’honneur. C’est d’ailleurs avec ces deux familles que nous avons été chargés d’organiser les 100 ans du club il y a 2 ans.
Les anecdotes qui ont jalonné votre vie ne doivent pas manquer ?
Yves PEYRAUD : Il est vrai qu’elles sont nombreuses. Parmi toutes, je me souviens d’une finale de Coupe Charente en 1980 (c’est notre club qui en a remporté le plus) à l’occasion de laquelle nous arborions tous de belles moustaches. Pour fêter la victoire nous nous sommes rendus à la salle des fêtes, et Mr ROUGIER, coiffeur de Nersac dont le geste devenait de moins en moins sûr au fur et à mesure que la soirée avançait, nous a finalement tous rasés. Cette histoire de moustaches est restée gravée dans l’histoire du club.
Quelles ont été vos différentes fonctions après avoir été joueur ?
Yves PEYRAUD : Je suis revenu au club en 2004, je me suis occupé de l’école de foot. J’ai commencé par les plus jeunes dont faisaient partie mes enfants et ensuite j’ai changé de catégorie pour les suivre. Avant de faire mon break, j’avais suivi la formation d’Initiateur 1 dans les années 80 avec pour formateur Jean AUDEBERT.
J’ai également été président du club durant 2 ans en 1989-1990. Et depuis 4 ans je ne suis plus du tout en charge du sportif mais de l’animation, l’organisation de manifestations pour faire rentrer un peu d’argent.
Autrefois lorsque j’étais ouvrier chez Leroy, j’ai aussi entretenu leur stade et j’ai continué pendant 4 ans après ma retraite.
Il me semble que vous partagez une autre activité avec votre ami, Patrick FRUGIER ?
Yves PEYRAUD : On pratique le Foot en Marchant, je m’occupe de cette équipe et je trouve cette pratique fort sympathique. On meurt d’envie de battre nos amis les Anglais, pionniers et adeptes de cette pratique, lorsque l’on rencontre les clubs de Ruffec et Montmoreau mais rassurez-vous, tout finit bien autour d’un petit casse-croûte.
Vous avez également un projet qui vous tient à cœur ?
Yves PEYRAUD : Nous organisons avec et grâce à Patrick FRUGIER, un stage au club de Nersac du 28 avril au 02 mai 2025 pour les jeunes de 7 à 16 ans. Cent places sont disponibles et l’encadrement sera assuré par le REAL DE MADRID. C’est un très beau projet.
Que vous apporte le bénévolat et que pensez-vous de son devenir au sein de notre société ?
Yves PEYRAUD : Le bénévolat c’est dans mon ADN, j’aime rendre service, partager, rencontrer des gens…
Quant à son futur, on peut être inquiet. Beaucoup nous disent, « jamais on ne fera ce que vous faîtes ». On manque de dirigeants. Ce n’est plus la même époque, nous n’avions pas d’autres distractions, pas d’autres occupations, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. On disputait des derbys, on avait une vraie identité. L’effort et l’engagement faisaient partie de nos valeurs.
Certains clubs paient les joueurs, bientôt il faudra peut-être payer les dirigeants si l’on veut que le foot continue.
C’est aussi grâce au Foot et au bénévolat que le livre de votre vie qui est loin d’être terminé retrace une belle histoire d’amitié ?
Yves PERRAUD : Les amis que j’avais lorsque j’ai commencé à jouer en Minimes sont toujours les mêmes aujourd’hui. Nous avons un terrain avec mes frères qui touche le stade (ainsi on garde toujours un œil sur le stade) et tous les jeudis après-midi, on se rassemble pour jouer à la pétanque avec la moitié de l’équipe que nous formions dans les années 80. C’est beau quand même…Ce sont plus que des amis et c’est grâce à toutes ces personnes qui ont compté dans notre vie, que nous avons pu rester amis depuis plus de 50 ans.
Reportage réalisé par Isabelle Bonneau, Animatrice de la Commission Valorisation de l’Engagement Bénévole