HONNEUR AU BENEVOLE DU MOIS
Publié le 28/11/2024
Barman, bricoleur, friturier, et j’en passe… Serge LAFONT, Sergio pour les intimes, dont les talents ne sont plus à démontrer, se dévoue sans relâche, en toute discrétion et par tous les temps depuis 40 ans au sein du F.C. ST MAURICE MANOT pour le plus grand bonheur de tous qui lui en sont très reconnaissants.
Qui dit « Bénévole » dit « Sergio » nous livre spontanément Kendy Bouty, vous êtes surpris ?
Serge LAFONT : Un peu en effet, je ne m’attendais pas à être mis à l’honneur. Le bénévolat c’est tellement naturel pour moi. Je ne suis pas seulement bénévole au sein du club, je fais également partie du Comité des Fêtes de la commune.
Quand avez-vous fait vos débuts dans ce club ?
Serge LAFONT : Je suis né à St Maurice des Lions en 1965 et j’y ai toujours vécu. Vers 16 ans j’ai décidé de jouer au foot et cela pendant 3 ans, non pas parce que j’étais fan de foot mais c’était surtout pour l’ambiance. Mes parents avaient une ferme, sur laquelle j’aidais, je voyais peu mes copains, c’était l’occasion de prendre « mon pétarou » de sortir un peu et d’aller les retrouver.
Très vite après avoir cessé d’être joueur, vous proposez votre aide ?
Serge LAFONT : Oui j’ai vite compris que j’étais plus doué de mes deux mains que de mes deux pieds ! Et cela peut être utile dans un club. J’ai commencé à m’occuper de la buvette et ce, depuis 40 ans, des fêtes aussi car il faut bien faire rentrer un peu d’argent dans les clubs.
Vous êtes également le roi de la frite, m’a-t-on dit ?
Serge LAFONT : Vous savez c’est tout un art. Il faut se procurer le matériel, le mettre en place, éplucher les pommes de terre, passer entre 3 et 4h pour la cuisson, nettoyer, ranger. Il faut donner de son temps, avoir de la patience, il ne faut pas avoir peur de travailler le dimanche, dans le gras, la saleté et la fumée… ce pour quoi les plus jeunes ne sont pas toujours préparés. Et pourtant on aurait bien besoin qu’ils s’investissent un peu à leur tour. Pour cela il faudrait qu’ils soient volontaires, que cela vienne naturellement d’eux, mais à part quelques exceptions, ils sont rares. Certains aident malgré tout mais il faut les encadrer un peu afin qu’ils ne soient pas livrés à eux-mêmes.
Kendy Bouty vous définit comme le MacGyver du club, que veut-il dire ?
Serge LAFONT : Je suis passionné par le bricolage, je suis doué pour cela. J’ai fabriqué des buts, des bancs, j’ai participé à l’agrandissement du club house… je m’y connais en électricité, en plomberie.
Je suis mécanicien agricole, j’ai beaucoup appris pendant mes études, j’ai toujours aimé m’intéresser à diverses matières, cherché à comprendre comment ça fonctionne, j’ai énormément observé les anciens pour imiter leurs gestes, leur technique. On s’intéresse, on regarde, on apprend.
C’est important pour vous d’évoluer dans un environnement multigénérationnel ?
Serge LAFONT : Oui tout à fait, c’est important d’être au contact des jeunes, ne pas être fermé à ce qu’ils proposent. Ils apportent de nouvelles idées qui font avancer les choses et nous, on leur fait profiter de notre expérience. On me dit que j’ai gardé l’esprit jeune. Cependant on est bien obligé de constater que les mentalités ont changé et quelquefois cette évolution nous paraît dure.
Qu’est-ce que cela vous apporte d’être bénévole ?
Serge LAFONT : Je ne pourrais pas m’en passer, cela me plaît vraiment. Je ne peux pas rester sans rien faire dans un canapé, il faut que je m’occupe. On fait plein de rencontres, on sympathise avec les gens, ça ouvre l’esprit. Et ce que je trouve formidable c’est que dans le milieu associatif, tout le monde pose son grade contrairement au milieu professionnel où une certaine hiérarchie est établie. Toutes les classes sociales sont mélangées et sont sur un même pied d’égalité.
Et puis c’est une deuxième famille qui peut être d’un grand réconfort dans les moments difficiles de la vie. On se sent compris, ça change les idées et c’est bon pour le moral.
A quel âge prend-on sa retraite dans le bénévolat ?
Serge LAFONT : Il se trouve que je vais bientôt prendre ma retraite professionnelle, il va donc falloir que je m’occupe encore un peu plus. Si je devais prendre ma retraite de bénévole ce serait ma mort.
Reportage réalisé par Isabelle Bonneau, Animatrice de la Commission Valorisation de l’Engagement Bénévole