François Trolonge

Publié le 21/12/2022

Transmettre aux enfants, c’est une passion qui l’anime depuis 30 ans sans jamais le lasser. François TROLONGE ou plutôt « Tonton Â» est éducateur au club de l’AM.S PUYMOYEN avec une spécificité, l’entrainement des gardiens de but auquel il porte une attention toute particulière.

Quel a été le lien entre votre métier et le club de Puymoyen ?
François TROLONGE : Enfant, j’ai joué au football à Soyaux de pupilles à cadets. Sur quatre garçons, j’ai été le seul de la famille. Ensuite je suis devenu cuisinier, j’ai fait l’armée et alors que je travaillais à Ruffec, on m’a proposé un poste au Centre Hospitalier d’Angoulême. J’ai fait la connaissance d’un collègue qui jouait à Puymoyen et qui m’a proposé de prendre une licence.

Combien de temps avez-vous pratiqué le football à Puymoyen ?
François TROLONGE : J’ai signé en 1986, j’avais 25 ans. J’ai joué durant 5 ans surtout en B et C, la A était en Excellence, à l’époque. Puis j’ai arrêté en raison d’une rupture des ligaments croisés, et je savais aussi que je ne serai jamais l’avenir du foot charentais.

Pourquoi avez-vous décidé de vous investir ?
François TROLONGE : On a toujours manqué de dirigeants dans les clubs. C’est pourquoi j’ai décidé de m’impliquer au niveau de l’encadrement des jeunes. J’ai animé à peu près toutes les catégories et j’ai commencé à m’intéresser plus particulièrement aux gardiens de but. Je suis sensible à la lourde responsabilité qui incombe au gardien, c’est le dernier rempart, il est seul, c’est à lui que l’on va faire le reproche d’avoir pris un but, bien moins au joueur qui en aura raté un.

Était-ce votre poste en tant que joueur ou avez-vous suivi une formation ?
François TROLONGE : Non, je n’ai jamais été gardien de but mais j’ai suivi en 2015 une formation spécifique gardiens de but. Depuis je suis devenu éducateur pour tous les gardiens de but du club, de la catégorie U10 aux séniors.

Votre emploi du temps est bien rempli ?
François TROLONGE : Oui en effet, le mardi j’entraine les gardiens séniors et U17, le mercredi les U10-U11, le jeudi les U15 et le vendredi les U12-U13 et je donne un coup de main le mercredi à l’école de foot. J’aide aussi bien sûr à l’organisation des manifestations, surtout l’intendance, les courses, les repas, les collations c’est normal c’était mon métier. J’essaie de faire au mieux, au plus juste.

Si vous n’étiez pas devenu bénévole, est-ce que cela vous aurait manqué ?
François TROLONGE : Oui complètement. Je le fais tout naturellement, j’aime venir en aide aux autres. Cela me parait normal de transmettre à son tour l’aide que l’on a reçue dans la vie. C’est très enrichissant d’être au contact des enfants. C’est fantastique ce que l’on voit dans leurs yeux. On crée un lien intergénérationnel d’amitié avec leurs parents ou plus souvent leurs grands-parents. Je pense que ma mère qui était infirmière et qui aidait souvent des personnes âgées ou défavorisées a été un exemple pour moi.

Est-ce que ce club n’est pas devenu, pour « Tonton Â» une deuxième famille ?
François TROLONGE : Je pense. J’ai tissé des liens d’amitié très forts entre autres avec Jean-Claude, Dédé et Hervé. Ce sont des souvenirs de vie gravés en moi. On se soutient, on a la même vision du football. J’aime m’occuper de ces gamins qui arrivent de tous les horizons, on s’aperçoit alors qu’il y a plus malheureux que soi parfois. Je me plais à jouer ce rôle un peu de père ou de grand-père auprès de ces « piou-pious Â», n’ayant pu le faire auprès d’enfants que je n’ai pas eus moi-même.

Quelle est la plus belle reconnaissance ?
François TROLONGE : Je suis heureux de revoir des jeunes que j’ai formés qui viennent me dire bonjour, qui se rappellent de moi, de leur passage dans le club de Puymoyen et qui me présentent leurs enfants et leur expliquent que j’ai été leur éducateur. Je ressens toujours beaucoup de plaisir et pourtant je ne mérite pas plus que les autres.

Pensez-vous que l’évolution de la société actuelle a des effets sur le sport ?
François TROLONGE : Ce que l’on constate dans le milieu du football est à l’image de la société individualiste actuelle. J’ai d’ailleurs pris un peu de recul avec les seniors, je ne me reconnais plus trop avec eux. On a du mal à s’y retrouver. Tout est devenu banal, ils participent et s’intéressent peu à la vie du club, c’est dommage. Les jeunes font l’effort d’aller les voir jouer mais malheureusement c’est rarement réciproque. Tous les sports collectifs sont des écoles de la vie, on apprend à vivre en collectivité, il y a des hauts et des bas.

Comment envisagez-vous l’avenir ?
François TROLONGE : J’arrêterai certainement un jour l’entrainement des gardiens mais je continuerai toujours à aider. Je ne suis pas prêt à arrêter. Ce n’est pas maintenant que je vais changer de vie.

Reportage réalisé par Isabelle Bonneau
Animatrice de la commission
« Valorisation de l’engagement bénévole »

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