Publié le 28/03/2022

Après avoir reçu en héritage de son père, la passion du football, Alain Combeaud du S.C. Mouthiers, consacre depuis 37 ans, sa vie à transmettre aux jeunes, ses connaissances techniques ainsi que des valeurs humaines essentielles.

Originaire de Charente Maritime, qu’est-ce qui a guidé vos pas jusqu’à Mouthiers ?
Alain Combeaud : Mon père étant militaire, nous avons pas mal voyagé alors que j’étais enfant, en faisant même un détour par le continent africain où il était entraineur. Puis plusieurs années après, mon activité professionnelle m’a conduit jusqu’en Charente. Un de mes deux fils a souhaité pratiquer le football, je l’ai inscrit à l’ACFC puis à Mouthiers car nous y vivions et je venais de faire la connaissance de Pierre Desvages, tout juste élu président.

En quoi votre père a-t-il été un exemple à suivre ?
Alain Combeaud : Le football était une vraie passion pour mon père, je l’accompagnais à chaque fois que cela était possible. Il avait suivi des formations diplômantes, il était entraineur et a occupé la fonction de Conseiller Technique Départemental en Charente-Martitime. De ce fait, je participais très souvent aux formations et j’ai acquis mes connaissances ainsi à son contact. Cela m’a même permis de rencontrer Giresse et Piazza qui venaient se former pour devenir entraineurs.

Avant d’être entraineur, avez-vous pratiqué ?
Alain Combeaud : Oui j’ai été joueur à Verdille puis j’ai arrêté vers 23 ans pour me consacrer à l’encadrement des jeunes.

Et un jour, vous avez eu cette idée folle d’inventer l’école ?
Alain Combeaud : Oui tout à fait. Il y avait déjà des jeunes au club mais nous avions le projet de créer une vraie école de foot, mieux structurée. J’en suis devenu responsable, bien épaulé par Yves Lasnier. Je me suis toujours occupé de jeunes durant toutes ces années (pupilles, minimes, cadets, les -21 ans Ligue et surtout les U13). J’organise les séances d’entrainement les mercredis, j’assure la coordination avec tous les responsables d’équipes.

Votre président, Pierre Desvages dit que vous êtes un sorte de « couteau Suisse » capable de s’impliquer fidèlement avec sérieux et dévouement dans de nombreux domaines ?
Alain Combeaud : J’organise des stages pour les jeunes pendant les vacances, un tournoi U15 qui se déroule sur 2 jours et je participe aussi à l’organisation de différents évènements comme le loto, je peux aussi m’occuper de la sono ou travailler à la cuisine…

Pour quelles raisons avez-vous choisi de vous occuper des jeunes plutôt que des seniors ?
Alain Combeaud : Je pense que j’ai ressenti le besoin de transmettre à mon tour comme j’ai toujours vu mon père le faire. Transmettre la technique mais transmettre aussi des valeurs comme l’esprit d’équipe, le respect entre les joueurs, envers les dirigeants, les arbitres. Leur faire comprendre qu’il s’agit d’un jeu avant tout, que la compétition c’est pour les pros. Qu’on ne pratique pas l’élitisme, qu’il faut de tout pour faire un monde, que ce n’est pas toujours facile d’avoir un niveau homogène en milieu rural.

Au fur à mesure des années avez-vous constaté une évolution de niveau, de mentalité ?
Alain Combeaud : L’évolution n’est pas toujours facile. Les mentalités changent. Un plus grand choix de loisirs et de sports sont à leur disposition. Le jeune est devenu un peu « l’enfant Roi » et plus individualiste aussi. Ils sont très influencés par ce qu’ils voient et entendent sur le foot à la télévision. Bien que le niveau ait baissé,  nous détectons régulièrement des jeunes talentueux que je dirige vers des clubs plus « huppés » On les voit partir puis revenir parfois.

Quel bilan faites-vous après toutes ces années consacrées au bénévolat ?
Alain Combeaud : Cela prend beaucoup de temps, mais c’est un choix. C’est un bilan positif, l’associatif c’est bien, c’est un état d’esprit. On apprend à connaitre des gens sympas. Il me manquerait un certain équilibre sans bénévolat. Il y a le boulot, la famille et il faut passer par le bénévolat, se rendre utile, faire vivre son club, sa commune.

Quel message souhaitez-vous faire passer pour que d’autres aient l’envie de transmettre à leur tour ?
Alain Combeaud : Que ce n’est pas si difficile que ça de s’occuper de jeunes, que cela enrichit ses relations, ses connaissances, que cela permet d’avoir une autre vue sur le club, sur le foot. Que c’est indispensable pour qu’une association fonctionne et que des compétences variées sont nécessaires. Qu’il est important de se rapprocher du District pour savoir comment développer le football, s’inspirer du programme Educatif Fédéral. Et surtout qu’il faut que cela reste un plaisir et non une contrainte.

Quel souvenir marquant vous vient à l’esprit ?
Alain Combeaud : Un des plus beaux souvenirs fut la finale en Coupe Charente à Lebon en Juniors à laquelle participait mon fils.

Sur quelle note souhaiteriez-vous conclure ?
Alain Combeaud : Je souhaite remercier tous les dirigeants qui ont œuvré à mes côtés durant toutes ces années et j’espère que des jeunes prendront la relève. Je voudrais également finir sur une note d’optimisme car c’est comme cela qu’on avance dans la vie et que l’on fera avancer le football.

Reportage réalisé par Isabelle Bonneau
Animatrice de la commission
« Valorisation de l’engagement bénévole »