Publié le 24/05/2023

Les équipes Féminines à 8 du FC Charente Limousine et de La Roche Rivières vont s’affronter le 28 mai au stade Lebon en finale de la coupe Dominique Bernard. Les coachs des deux équipes (Stéphane Moreau pour le FC CL et Christophe Brisot pour le FC LRR) nous livrent leurs impressions sur ce match et plus largement sur le foot féminin.

Après deux saisons rendues particulièrement difficiles en raison du COVID, vous êtes parvenu à mettre sur pied pour 2022-023 une équipe qui a gagné son billet pour la finale de la coupe Féminines à 8 Dominique Bernard. Bravo ! Pour y parvenir, avez-vous éprouvé des difficultés ou est-ce le résultat d’un travail en profondeur ?

 FC La Roche Rivières

Christophe Brisot (LRR) : Il est vrai le COVID ne nous nous a pas aidé. Même j’ai eu peur, car en début de préparation, au mois d’aout, je ne disposais que d’un effectif de 6 joueuses. A force de persévérance, un mois après, je me retrouvais avec un effectif de 14. Pour le foot à 8, c’était bien.

 FC Chte Limousine

Stéphane Moreau (FCCL) : L’équipe féminine a été créé avant la période COVID. A la reprise, nous aurions pu craindre l’arrêt de celle-ci (constaté chez les séniors). Bien au contraire, les joueuses ont pris leur équipe en main et ont motivé d’anciennes coéquipières à rejoindre le groupe.

Comment se compose votre effectif ?
Christophe Brisot (LRR) : Il y a 6 ans le club m’a proposé de reconstruire une équipe féminine. Un challenge intéressant mais qui paraissait très difficile à atteindre. J’ai commencé par des U14/U17 avec un effectif de 16 filles issues la plupart de La Rochefoucauld. J’ai réussi en 3 ans à les amener en Ligue. 
Hélas le cycle s’est terminé avec des départs vers d’autres cieux…. ou en raison des études. Malgré cela j ‘ai poursuivi mon aventure avec la catégorie séniore, en composant avec des anciennes et des nouvelles. Pour cela, il a été nécessaire de faire appel aux connaissances pour faire revenir ces anciennes justement. Je craignais cependant un conflit entre générations, ce qui n’a pas été le cas. Bien au contraire, l’amalgame a été très bon et la cohésion s’est faite rapidement. Tout le monde est plus motivé.

Stéphane Moreau (FCCL) : Pour cette saison, l’équipe s’est agrandie avec l’arrivée de 8 nouvelles licenciées. Parmi elles, certaines n’avaient jamais pratiqué le foot, avec une moyenne d’âge plutôt jeune. Le potentiel est local. Nous ne faisons pas de compétition à outrance.
L’objectif premier de groupe est la cohésion, de « taper dans le ballon » et surtout de partager le plaisir.

La formation vous permet-elle d’envisager un développement quantitatif et qualitatif de votre équipe seniors ? 
Constatez-vous une certaine émulation et un soutien fort du public autour du foot féminin ?
Christophe Brisot (LRR) : Pour la formation, le contexte n’est pas des plus favorable à La Rochefoucauld. Ici on est plus dirigé sur le handball et le rugby, et le collège n ‘adhère pas au football.

Stéphane Moreau (FCCL) : Cinq licenciées ont passé leur formation CCF1 afin d’encadrer les équipes féminines U6 à U 9.
Avec nos moyens nous œuvrons dans le but d’avoir du résultat, c’est un travail fastidieux.
Saison après saison, nous espérons développer le football féminin.
Nous gardons toujours l’espoir de mobiliser plus, de court à long terme.

Constatez-vous que les résultats de votre équipe permettent de mobiliser encore plus autour du football féminin dans votre club ?
Christophe Brisot (LRR) : Je suis désavantagé par rapport à Confolens, Roumazières ou Ruffec plus éloigné des grosses structures. Ici, les filles ont plus tendance à partir sur Soyaux ou l’ACFC…en les démarchant directement sans passer par nous!

Stéphane Moreau (FCCL) : Nous gardons toujours l’espoir de mobiliser plus.
A notre échelle, à notre grand désarroi le public reste plutôt timide, il éprouve peu d’intérêt pour le football féminin malgré nos multiples efforts de communication. Nous espérons une part de visibilité égale au football masculin tant à l’échelle régionale que nationale.

Quelles sont à votre avis les raisons pour lesquelles il s’avère difficile de créer des équipes féminines, donc de constituer un championnat plus complet ?
 Auriez-vous des suggestions en mesure de palier à cet état de fait ?
Christophe Brisot (LRR) : La difficulté de créer une équipe féminine est la localisation, la détection des filles sur Angoulême. On perd des filles qui arrêtent car elles ne jouent pas.
 Il faudrait un retour pour nos clubs. Il faudrait aussi écouter les différents clubs en dehors d’Angoulême car il y a des solutions.

Stéphane Moreau (FCCL) : Vaste sujet, il faut remonter la pyramide vers le haut. Le football féminin devrait être valorisé au même titre que le football masculin avec tous les supports de communication divers et multiples.

Vous vous connaissez bien, est un avantage ou un inconvénient pour aborder cette finale ?
Christophe Brisot (LRR) : Malgré le fait d’avoir gagné contre notre adversaire plusieurs fois, il faut le respecter. Sur un match rien n’est gagné. Et puis c’est une finale !
Tout peut arriver : le stress…. on ne se retrouve pas dans le match… La préparation avant le match sera importante.

Stéphane Moreau (FCCL) : Une finale ne se joue pas comme un championnat. Je crois que les deux équipes ont leur chance et l’envie de soulever le trophée.
Il faut y croire s’accrocher. Chaque joueuse donnera le meilleur c’est sûr. Nous essayons de tout mettre en œuvre pour y parvenir. Il n’y a pas de jugement à faire, pas de position d’outsider.
Laissons les équipes jouer et donner le meilleur d’elles même pour que cette finale soit belle.

Quel est l’état d’esprit de vos joueuses avant cette finale ?
Christophe Brisot (LRR) : Cette saison est une saison pleine. L’un des objectifs du club est de gagner cette coupe.
 Les filles sont motivées. C’est l’année ou jamais.

Stéphane Moreau (FCCL) : L’équipe progresse au fil des entrainements, des rencontres. Elle trouve du plaisir à jouer. Les efforts et la bonne ambiance de ce groupe sont le fruit de leur réussite. C’est une belle aventure pour l’équipe, nous la préparons pour qu’elles puissent vivre cette finale sereinement.

A la veille de cette finale, nous souhaitons bonne chance à chaque équipe en espérant que malgré l’adversité d’un match,chacun prenne du plaisir avant tout, en défendant avec coeur et détermination ses couleurs, mais aussi le football féminin. Dans ce cadre le District invite tous et tous à venir participer à la fête, en particulier toutes nos licenciées, toutes nos petites qui viennent fouler les terrains à travers le département le samedi.
Manifester son intérêt et son soutien constituera un honneur mérité aux finalistes mais aussi permettra à notre football féminin de grandir encore plus.

Michel Bourin