Dans la famille Méponte, tout le monde vit à l’heure du foot linarsais. Ophélie, la maman, est dirigeante, Julien, le papa, a été joueur jusqu’en juin dernier avant de devenir coach, Léon, 13 ans, pratique le foot depuis l’âge de 5 ans et Lily entame sa quatrième année d’arbitrage.

« J’ai gagné en confiance, en maturité, en patience et en affirmation de moi-même. »

Ophélie raconte « À l’origine, Lily pratiquait la danse au club de Linars. Pour se rendre à la salle, elle traversait le terrain de football en tutu ». Suite à une opération des ligaments croisés, elle va renoncer à cette activité et sur un pari, ne pouvant pas pratiquer le football, elle relève le challenge proposé par Ophélie, à savoir devenir arbitre. Lily explique « Nous habitons en face du terrain municipal. J’ai toujours suivi papa ou mon frère et je suis passionnée de foot. Suite au fameux pari, nous avons pris contact avec Ludovic Nanglard, l’entraîneur et Bruno Fonteneau, le président du club ». Et là tout s’accélère.

Bordeaux, Paris, Nantes…

En août 2022, première formation au District, puis l’année suivante, elle candidate pour devenir jeune arbitre de Ligue avec à la clé deux à trois heures de formation chaque vendredi. Elle satisfait aux examens physique et écrit de fin de deuxième année. Pour la troisième saison elle intègre le groupe promotion de la Ligue féminine et devient arbitre régionale. La quatrième saison a débuté en cette fin août par un stage à Clairefontaine (le centre d’entraînement de la Fédération) où ne figuraient que deux représentantes de Nouvelle-Aquitaine.

À son grand émerveillement, elle y a rencontré Stéphanie Frappart, seule arbitre française internationale. Suite à cette formation, elle devient « Jeune arbitre fédérale féminine » pour diriger le championnat national U 19. Le 6 septembre, elle officiait au centre du terrain lors de la rencontre Bordeaux – Toulouse. Le week-end dernier, elle était à Paris pour Paris FC – Le Mans et dimanche, elle sera en Bretagne pour Nantes – Guingamp. En parallèle, elle arbitrera les garçons de Nouvelle-Aquitaine catégorie U 18 dans la catégorie Régionale 1.

Mais tout cela nécessite une organisation familiale millimétrée. À chaque match, elle est bien sûr accompagnée par l’un de ses parents. puisqu’elle est encore mineure Et chaque semaine, une préparation physique rigoureuse est programmée (un entraînement muscu et trois entraînements course à pied alternant vitesse et endurance). « Sur un match, j’effectue 10 km » souligne Lily.

Mais ceci n’est qu’un aperçu de sa semaine. La jeune fille est en terminale à Marguerite-de-Valois où elle prépare un « Bachibac » à savoir un double diplôme français et eespagnol. Cependant, tout ceci ne suffisait pas à assouvir la boulimie d’apprendre de Lily. Elle a rajouté à son menu hebdomadaire de 30 heures de cours une séquence de 3 heures pour suivre une préparation orale en vue d’intégrer Sciences Po Bordeaux.

À ce jour, elle n’a distribué qu’un carton rouge et garde en souvenirs deux événements majeurs, sa première finale à Lebon et son séjour à Clairefontaine. Elle conclut « Tout ceci n’a pu être réalisé que grâce à mon club, mes parents, le District, la Ligue et un peu à moi. Grâce à l’arbitrage, j’ai gagné en confiance, en maturité, en patience et en affirmation de moi-même. »

Reportage réalisé par Lionel Michaud, correspondant Charente Libre