HONNEUR AU BENEVOLE DU MOIS

Publié le 20/06/2025

L’union fait la force, Denis RAYNAUD en est convaincu. Les multi-compétences que possèdent les bénévoles du club de JARNAC SF dont il fait, lui-même partie depuis bientôt 15 ans, en sont une belle démonstration.

Bien qu’on puisse penser le contraire aujourd’hui, vous n’avez jamais vraiment été un footballeur dans l’âme ?

Denis RAYNAUD : C’est exact, le football n’avait jamais été une passion. Ma famille ne comptait pas de footballeurs. Ma carrière en tant que tel, se résume à ma participation en équipes pupilles et minimes. Plus tard je me suis, cependant, essayé au foot loisir comme défenseur pendant 3 ans.

 Comment devient-on alors bénévole dans un club de foot et en particulier à Jarnac ?

Denis RAYNAUD : Mon épouse et moi sommes charentais d’origine mais notre vie professionnelle nous a conduit dans un premier temps sur Paris, puis nous avons déménagé sur Bassac. Quand notre fils aîné a fêté ses 6 ans en 2006, il a souhaité jouer au foot et nous l’avons inscrit au club de Jarnac. Comme tous parents nous l’avons accompagné lors des différents plateaux.

En 2011, nous nous sommes un peu plus impliqués toujours en tant que parents lors du Tournoi U13 Patrice Guicheteau dont cela a été d’ailleurs, la 37ème édition cette année, puis en 2012 j’ai fini par signer une licence de dirigeant.

Dans quel domaine vous êtes-vous investi ?

Denis RAYNAUD : Je n’ai pas de compétences techniques mais j’en avais pour la gestion et l’intendance. Je me suis donc chargé de faire payer les entrées à l’époque où cela existait encore, d’aider à la buvette, d’en organiser les plannings pour sa bonne tenue et bien sûr pour toutes les manifestations organisées par le club.

Peut-on dire aujourd’hui que le foot est devenu une passion familiale ?

Denis RAYNAUD : Absolument. Mon épouse n’est pas dirigeante mais elle aide pour les tournois et à la buvette et surtout à la suite d’un pari entre copines, elle a signé une licence de joueuse depuis 6 ans en équipe féminine à 11 et y prend beaucoup de plaisir. Nos deux fils, quant à eux, deux passionnés, jouent en équipes seniors A et B et sont également devenus éducateurs.

Que vous apporte le bénévolat ?

Denis RAYNAUD : Je ne regrette pas du tout mon investissement car c’est un club où règne une agréable ambiance, formé par de belles équipes. La convivialité incite à rester. On passe de bons moments, on se fait d’autres amis, on participe à la vie du club et on contribue à le maintenir en vie. C’est un endroit de rencontres multigénérationnelles. C’est un club qui ne vit pas de grands bouleversements au niveau de son effectif, les gens restent. Les joueurs sont issus du club et savent ô combien les bénévoles passent du temps pour que tout soit prêt en temps et en heure. Nous avons un très beau complexe, les anciens nous ont laissé de très bons outils. La transmission fait partie des valeurs profondément ancrées dans l’histoire du club. Mes fils ont été formés par d’anciens joueurs et c’est normal qu’ils forment à leur tour.

Quelle est la recette d’après vous, pour qu’un bénévole ne s’essouffle pas dans le temps ?

Denis RAYNAUD : Du fait de mon emploi, je suis amené à travailler en horaires décalés et donc aussi les week-ends. Ce qui m’a amené à établir des plannings pour la buvette de façon à pallier une absence ou tout simplement pour ne pas mobiliser toujours les mêmes personnes.

Il est plus facile de mobiliser des bénévoles ponctuellement pour un évènement précis que sur une tâche régulière. Je pense qu’il faut savoir se ménager du temps pour trouver le bon équilibre entre vie familiale, vie professionnelle et vie associative pour ne pas se lasser et que cela reste du plaisir. Cet équilibre peut être, bien évidemment, complètement différent d’une personne à l’autre, selon s’il vit seul, s’il a des enfants ou pas, s’il travaille ou s’il est retraité.

Dans un couple comme le nôtre, le bénévolat étant très énergivore, il est évident qu’il est plus facile d’aimer les mêmes choses et de pouvoir ainsi les partager ensemble.

Trouvez-vous que la façon dont les gens s’investissent, a évolué ?

Denis RAYNAUD : Oui, on ressent moins d’envie chez les jeunes pour s’investir. Nous vivons dans une société de loisirs, on a moins le goût de l’effort, on n’a pas envie d’être bloqué. On trouve des gens pour faire du dépannage mais pas plus. Beaucoup d’éducateurs, par le passé, étaient des retraités mais j’ai l’impression qu’ils deviennent un peu plus adeptes du « camping-car » s’évadent un peu plus souvent et sont parfois, eux aussi, moins disponibles qu’avant.

Autrefois il y avait moins d’offres de loisirs, il n’y avait souvent pas de choix de sport ni même de divertissement. Maintenant on peut tout essayer, il y a pléthore de sports variés, les jeux vidéo, etc…nous sommes dans une société de consommation. Il faut arriver à capter les parents et sans cesse renouveler les forces.

Le foot s’est féminisé, quel est votre regard sur le sujet ?

Denis RAYNAUD : Je trouve que c’est une bonne chose. J’ai très bien accueilli le fait que ma femme prenne une licence de joueuse. Il serait dommage de se priver des compétences d’une femme. Je suis pour qu’elles accèdent enfin à des fonctions qui leur étaient interdites. La parité est une évolution qui devenait nécessaire, il me semble cependant important de s’attacher plus aux compétences des personnes qu’à leur genre, quitte à ne pas respecter la parité dans un sens comme dans l’autre.

D’après vous les multi-compétences dans un club sont-elles une force ?

Denis RAYNAUD : Tout à fait, il est indispensable qu’un club possède des personnes compétentes sur le plan sportif et technique, mais il est tout aussi indispensable d’avoir un bon comptable, des personnes qui maîtrisent les règlements, et d’autres pour s’occuper de l’intendance et de la logistique. Un bon électricien, par exemple peut être un atout dans un club. Les uns ne sont rien sans les autres. On a besoin de toutes ces petites mains précieuses qui sont spécialisées dans des domaines divers et variés. L’union de toutes ces compétences fait la force et c’est le cas à Jarnac.

Reportage réalisé par Isabelle Bonneau, Animatrice de la Commission Valorisation de l’Engagement Bénévole

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