HONNEUR AU BENEVOLE DU MOIS

Publié le 21/05/2025

Depuis 50 ans, le football est son domaine de prédilection. La priorité de Jacky MERCIER c’est la transmission de ses connaissances et de ses valeurs dont il fait profiter le club de l’ET. S MORNAC, en tant que simple bénévole, un statut auquel il est fortement attaché.

Vous avez chaussé, très jeune, les crampons ?

Jacky MERCIER : J’ai commencé le foot à 11 ans à Mouthiers. J’ai passé mes années de 12 à 15 ans à Jurignac. Le dimanche matin je prenais mon vélo, j’allais jusqu’à Jurignac pour faire mon match en cadets, je restais déjeuner sur place pour pouvoir assister au match des seniors l’après-midi. J’ai ensuite joué 2 ou 3 ans en équipe A. J’ai évolué en PH à Ruelle, je suis revenu faire un petit tour à Jurignac et enfin après avoir fait construire en 1985 à Mornac, j’avais 22 ans, j’ai intégré le club que je n’ai jamais quitté depuis.

Avez-vous poursuivi votre carrière de footballeur avant de vous intéresser à l’encadrement des jeunes ?

Jacky MERCIER : Oui j’ai joué jusqu’à l’âge de 38 ans, jusqu’en 2000. A l’époque j’ai pu évoluer en Promotion de 1ère, puis en 1ère division et enfin pour terminer, en équipe B. En 1998 j’ai pris en main l’école de foot que j’ai dirigé jusqu’en 2010 et j’ai commencé par m’occuper principalement des débutants.

Avez-vous suivi des formations ?

Jacky MERCIER : A la base j’aurais souhaité devenir professeur de sport, la vie en a décidé autrement. Sinon, oui, en 1998 j’ai obtenu mon diplôme d’Initiateur 1 et en 2000 celui d’Initiateur 2. Et en 2005 notre école de Foot a ainsi pu être récompensée par un Label, j’en ai été très fier.

Que s’est-il passé ensuite en 2010 ?

Jacky MERCIER : J’ai créé la Coulée d’Oc, un groupement de jeunes, en association avec les clubs de Chazelles, St Germain de Montbron et Pranzac qui a cessé d’exister en 2021 pour différentes raisons. C’est pourquoi le club de Mornac est reparti seul avec sa propre école de foot dont l’effectif ne cesse de croître depuis cette date et s’élève à 120 enfants de 5 à 15 ans. En 4 saisons, on est reparti au plus haut.

Vous avez toujours eu un certain goût pour le management ?

Jacky MERCIER : C’est vrai qu’il y a quelques similitudes entre vie professionnelle et associative. Professionnellement j’ai été nommé manager d’une équipe au sein d’un grand groupe international situé à Ruelle dont je suis retraité. Sur le plan associatif, depuis 1998, je manage en effet des jeunes, je suis le RTJ du club depuis deux ans et j’encadre des U11. Par le passé, j’ai été durant 3 ans, entraineur de l’équipe A en Excellence et D1 et durant 2 ans de l’équipe B. J’ai également fait partie du bureau pendant 20 ans.

Peut-on parler d’une implication familiale ?

Jacky MERCIER : Mon père a été secrétaire à Villebois Hte Boëme. Ma femme a été joueuse mais n’est pas impliquée, mon fils a joué dès l’âge de 6 ans jusqu’à 33 ans et il revient de Paris toutes les 3 semaines pour voir ses copains, j’ai 2 petits fils qui jouent et enfin mon gendre va s’engager, quant à lui, dans l’encadrement des U13.

Le bénévolat est une valeur à laquelle vous êtes très attaché ?

Jacky MERCIER : Tout à fait, j’ai toujours été bénévole et j’y tiens absolument. J’insiste également auprès des nouveaux éducateurs pour qu’ils conservent ce statut. C’est important de donner de soi et gratuitement, c’est la seule façon d’être crédible. On a besoin de vous, vous êtes là et bénévolement mis à part bien sûr pour nos emplois civiques qui sont par ailleurs, adorables.

Que vous apporte le bénévolat ?

Jacky MERCIER : Je crois que j’étais fait pour ça. Je reconnais que j’ai toujours préféré encadrer des jeunes plutôt que des seniors. Si vous saviez combien ils vous redonnent en retour… Quand j’arrive à l’école, tout le monde sait que je suis là, ils se mettent à dire « Jacky est là ! » Je deviens presque la « star de l’école ». C’est une telle récompense, ça vous prend aux tripes…

L’état d’esprit des jeunes et de leurs encadrants est une de vos préoccupations ?

Jacky MERCIER : J’ai toujours voulu leur inculquer un bon état d’esprit, la façon de bien jouer plus que l’esprit de compétition. Je suis un peu philosophe, peu importe le résultat, la façon dont ils jouent m’importe plus. Il ne faut, à mon sens, jamais dégoûter un enfant. On peut, ne pas être doué pour jouer, mais devenir un jour, utile et compétent dans d’autres domaines pour son club, occuper un poste de président, secrétaire, arbitre. Et puis un enfant qui parait doué peut stagner alors qu’un autre moins doué peut progresser, il faut prendre conscience qu’ils n’évoluent pas tous non plus au même rythme. Aujourd’hui par rapport à mes débuts, je ne fais plus les mêmes choses avec des gamins de 5 ans, ils ont évolué et sont beaucoup plus éveillés. Il faut être à l’écoute, savoir les protéger aussi bien parce que vous avez affaire à un futur grand joueur, qu’à un jeune autiste qui s’intègre et s’épanouit petit à petit au grand bonheur de sa famille.

Transmettre votre savoir, vos valeurs, c’est quelque chose qui vous tient à cœur ?

Jacky MERCIER : Vous savez j’ai eu cette immense chance de croiser la route de Bernard MOREAU, quand j’ai pris en charge l’école de foot et que j’étais un peu néophyte. Il m’a beaucoup aidé à structurer, m’a donné plein de conseils, c’était le superviseur de l’école de foot alors qu’il entrainait l’équipe A seniors. C’est une personne qui avait une grande expérience, qui a créé l’école de foot de Leroy puis de la Rochefoucauld. C’est important pour moi de lui rendre hommage et de pouvoir transmettre à mon tour, aux éducateurs qui s’impliquent. Ils font un travail énorme et je veux être là pour les aider, les encadrer et les recadrer aussi, si nécessaire, faire en sorte qu’ils conservent l’état d’esprit qu’il y a actuellement.

Comment envisagez-vous la suite ?

Jacky MERCIER : J’envisage de me libérer un peu. Il est temps de déléguer aux jeunes, les laisser faire. Je souhaiterais qu’ils soient encore mieux formés pour que l’on progresse et s’améliore. Je me contenterai de superviser et d’aider mais une chose est sûre, je resterai à vie dans mon club…

 

Reportage réalisé par Isabelle Bonneau, Animatrice de la Commission Valorisation de l’Engagement Bénévole

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